Aïcha et Jules, la belle rencontre

Échanges de regards bienveillants et complices, rires… Aucun doute, ces trois femmes témoignent d’une belle complicité et d’un respect mutuel. On les retrouve réunies au siège de l’enseigne de vêtements pour hommes Jules, à Roubaix, réunies pour évoquer leur collaboration professionnelle, leur aventure née d’une même volonté commune, celle d’être en capacité de s’élever au-dessus des préjugés. En l’occurrence ceux concernant l’employabilité des personnes en situation de handicap, qu’il soit physique ou psychique. L’occasion de découvrir le parcours d’Aïcha, maman isolée de 47 ans, Séverine Willems, sa tutrice du Geiq Emploi & Handicap et Sarah Chavatte, cheffe de projet Recrutement et Mobilité au sein du service RH de Jules et tutrice d’entreprise d’Aïcha. Cette dernière, très franche dans ses propos, l’annonce d’emblée : « Sans l’aide, le soutien et l’accompagnement intégral du Geiq, je n’en serais pas là. J’étais à deux doigts d’arrêter ma reconversion professionnelle, alors vraiment merci ! » 

Auparavant, Aïcha avait passé 13 années comme commerciale dans une société spécialisée en communication, avant d’être contrainte de cesser son activité en raison d’un handicap d’ordre physique. « Après, il y a eu la période du Covid et j’ai commencé à réfléchir sur mon avenir professionnel, mes envies, les possibilités. De la comptabilité, j’en avais fait un peu par le passé dans des entreprises familiales. Cela me plaisait bien, alors j’ai repris des études en BTS. Comme, ensuite, je voulais effectuer une troisième année de spécialisation, mon école m’a conseillé de me tourner vers le Geiq, notamment pour m’aider à trouver un emploi adapté », retrace Aïcha, avec un grand sens de la synthèse ; l’efficacité est son maître-mot ! Elle contacte donc le Geiq, dont elle n’avait jamais entendu parler, afin d’exposer sa situation. « Ils ont été hyper réactifs, me rappelant tout de suite pour me proposer un premier entretien, avant d’évoquer plusieurs postes possibles ». Aïcha termine alors son BTS, nous sommes juste avant l’été 2024, lorsqu’elle rencontre Séverine Willems, qui deviendra sa tutrice Geiq. Le 2 juillet, elle passe son entretien de recrutement avec Jules et son contrat en alternance est signé dans la foulée. C’était parti pour un bachelor en gestion-finances ! Le temps de terminer sa première alternance de BTS durant l’été et elle débutait chez Jules le 9 septembre dernier.

« Il ne faut pas avoir peur de son handicap et foncer ! »
 

 Pour autant, bien que présenté ainsi, son parcours n’a pas été si fluide que cela… « La particularité du handicap est qu’il impose un certain nombre de contraintes et donc des aménagements de postes de travail. Il en est de même concernant les lieux de formation et il a fallu se battre pour que les organismes prennent en compte ces particularités. Moi je suis, entre autres, là pour ça : à la fois sensibiliser, informer, mais aussi apporter des solutions et plein de petites astuces ne nécessitant pas de gros investissements. C’est un package complet ! », expose Séverine Willems, permanente du Geiq depuis 8 ans, passionnée par l’insertion professionnelle depuis 20 ans. « Il faut être franc et clair, percevoir les nondits, être dans une vraie écoute de chaque personne, de chaque employeur également », poursuit-elle. Rejointe en tous points par Sarah Chavatte, qui porte le projet « Handicap » dans son équipe RH : « Il y a encore beaucoup de tabous à lever, notamment concernant les handicaps dits invisibles. Nous devons sensibiliser et éduquer nos collègues, les managers, ouvrir les esprits, ce qui à chaque fois débouche vraiment sur de belles histoires, de belles rencontres. Nous collaborons avec le Geiq depuis un an et demi, car nous avions des besoins sur des postes structurants et notre volonté est de travailler le plus possible avec des acteurs locaux. On leur communique nos besoins et eux voient s’ils peuvent y répondre, comme ce fut le cas concernant Aïcha, dont l’intégration se fait parfaitement. Avant elle, nous avions recruté d’autres personnes sur des postes aménagés. Vraiment, c’est une super collaboration avec ce Geiq. Nous avons une volonté commune de faire bouger et avancer les choses, c’est chouette ! » 

En formation chaque lundi et mardi, le reste de la semaine en entreprise, Aïcha se réjouit également de la prise en charge intégrale de son dossier par le Geiq, auquel elle voue reconnaissance. « Quand nous sommes en situation de handicap, il faut se battre en permanence pour tout, ce qui ajoute à la fatigue résiduelle. Pour une fois, grâce au Geiq, je n’ai rien eu à faire, Séverine et les autres se sont occupés de tout ! J’en profite pour faire passer le message qu’il ne faut pas dissimuler son handicap aux potentiels employeurs, en parler franchement, ne pas mentir, cela permet d’aborder le sujet clairement et sans ambiguïté. Il ne faut pas avoir peur de son handicap mais foncer ! » Message reçu 5/5 par Aïcha la résiliente.