Pouvez-vous raconter le parcours qui vous a conduit jusqu’au Geiq, structure dont vous n’aviez jamais entendu parler ?
Benjamin : J’ai suivi un parcours scolaire, disons, classique, qui m’a conduit à passer et obtenir un Baccalauréat littéraire… Lequel, j’avoue, ne m’a jamais beaucoup servi ! Puis je me suis inscrit en fac d’anglais, mais très vite je me suis aperçu que ce n’était pas fait pour moi. Je n’étais pas assidu aux cours et, rapidement, j’ai tout arrêté pour faire quelques jobs alimentaires en intérim, notamment dans la grande distribution, et ça m’a plus dégoûté du travail qu’autre chose, vu les conditions et l’ambiance de travail… Résultat, ensuite, pendant deux ans, je n’ai plus travaillé. J’ai mis à profit cette période pour apprendre plein de choses, me cultiver, mais aussi ne rien faire ! Je n’étais plus dans le système, en quelque sorte. Mais, à force, j’ai commencé à trouver le temps long. Alors je me suis mis à chercher des pistes pour trouver du travail. Mes recherches m’ont poussé vers le milieu du transport, mais il fallait passer des permis qui coûtent cher et je n’en avais pas les moyens. En fait, c’est sur recommandation d’un ami et de Pôle Emploi que j’ai découvert le Geiq. Je leur ai alors téléphoné pour plus de renseignements. J’ai envoyé mon CV, passé un entretien puis on m’a proposé un stage de découverte dans l’entreprise Jacky Perrenot, afin de voir si le travail et le milieu me plaisaient, ce qui a été le cas.
Aujourd’hui, vous conduisez plusieurs types de poids lourds. En quoi le dispositif Geiq vous a-t-il aidé dans votre parcours et comment l’avez-vous vécu ?
Assez simplement, puisque j’étais motivé et que j’avais l’envie, j’ai pu passer dans un premier temps un permis pour les véhicules dits « porteurs », les camions en un seul bloc, et ensuite celui pour les semi-remorques, qui eux sont articulés. Cela coûtait environ 10 000 € par permis, et c’est le Geiq qui a tout pris en charge. Heureusement car je n’aurais pas eu les moyens de me les payer. Mais le Geiq, ce n’est pas que cela, ça va au-delà du financement et il ne faut pas oublier la partie importante de l’accompagnement, de l’encadrement, du suivi de la formation… Nous ne sommes jamais seuls et, en plus, ils s’occupent de gérer toute la paperasse administrative, et ça aussi ça aide beaucoup. En contrepartie, il nous est demandé d’être au top dans notre formation, ce qui est tout à fait légitime je trouve ; c’est vraiment du donnant-donnant. Pour mon premier contrat de professionnalisation par alternance, j’ai passé trois mois en centre de formation, afin de passer mon permis, puis ensuite neuf mois dans l’entreprise Jacky Perrenot, afin de faire mes preuves. Après un bilan positif effectué pour les trois parties, j’ai ensuite signé un second contrat, toujours dans la même entreprise, qui a débouché sur un CDI. Le marché du recrutement est en tension dans le secteur du transport, et les besoins sont grands. D’ailleurs, il y a pas mal de salariés portés par le Geiq dans la société Perrenot, il y en a sept au moment où je vous parle, en cette fin d’année 2022.
Qu’est-ce qui vous plaît dans le transport routier, puisque vous dites y avoir trouvé votre voie professionnelle ?
Être payé pour me promener ! (Rire) Plus sérieusement, en fait je ressens un grand sentiment de liberté. Je travaille en alternance de nuit puis de jour, avec des avantages/inconvénients et des ambiances différentes. Il y a beaucoup moins de monde sur la route la nuit, mais on voit moins bien et la fatigue est plus présente, et le jour on circule sur des routes chargées. Je conduis un camion frigorifique, qui contient des produits frais, de l’épicerie. Je livre beaucoup les grandes surfaces, celles qui m’avaient laissé un mauvais souvenir, mais désormais j’ai sur elles une vision extérieure, c’est différent !
Comment voyez-vous la suite de votre vie professionnelle ?
Pour le moment, je suis très bien où je suis, et si je témoigne aujourd’hui c’est pour rendre au Geiq ce qu’il m’a donné, c’est important pour moi car, franchement, il m’a rendu un immense service en me prenant. Dernièrement, j’ai eu l’opportunité de passer quelque temps en immersion dans le transport de bois et ça m’a bien plu, alors pourquoi pas basculer dans ce secteur plus tard ? Je n’en sais encore rien, ça me tente, mais pas pour l’instant. Il n’empêche que cela m’a rappelé qu’enfant je voulais devenir… ébéniste ! Peut-être n’y a-t-il pas de hasard… ?
85% de sorties vers l'emploi au Geiq Transport Nouvelle Aquitaine
La structure a été fondée en novembre 2011, à l’initiative de neuf entreprises de transport du Limousin. Le siège historique de ce Geiq est basé à Saint-Germain-les-Belles, entre Limoges et Brive-la-Gaillarde. En 2016, une antenne a été ouverte sur Bordeaux, puis en 2019 sur le secteur de Poitiers. Le Geiq Transport Nouvelle-Aquitaine compte 32 entreprises adhérentes et est animé par une équipe de quatre salariés permanents, sous la houlette désormais de la coordinatrice Coralie Garnaud, qui, arrivée en mars 2022, a suivi et accompagné Benjamin dans son second contrat d’alternance. Depuis 2012, 407 contrats ont été signés avec des bénéficiaires, générant un remarquable taux moyen de 85 % de sorties vers l’emploi. Quant à la société Jacky Perrenot, elle est un des acteurs majeurs du transport français, depuis 75 ans, avec 5800 véhicules et quelque 9000 salariés en Europe, pour un chiffre d’affaires de 930 millions d’euros en 2021. Un mastodonte du secteur.
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Après une formation en comptabilité, Erwan exerce avec art, depuis dix ans, un métier trop peu connu, celui de solier-moquettiste. Aucun point commun entre les deux univers, le trait d’union ayant été le Geiq BTP Isère Drôme Ardèche, à la porte duquel, un jour de 2011, Erwan a frappé.
Après avoir occupé ici et là plusieurs emplois, quittés car pas adaptés à son handicap, Saïd a trouvé son bonheur au sein de la société de nettoyage ONET, grâce au Geiq et ses campagnes de recrutement.